Question d'origine :
Indispensable Guichet Bonjour
On sait que Madame de Servient, par le biais d'un viager, donna aux Hospices ses terres de la Part Dieu
Mais où habitait elle ?
Dans la ferme de la Part Dieu, à l'angle de la rue de la Part Dieu et de la rue André Philip ?
Je l'imagine mal vivre dans une "ferme"
Merci de votre aide
Réponse du Guichet
Madame de Servient habitait au domaine de La Part-Dieu que nous pouvons situer, de nos jours, au 101 rue de la Part-Dieu.
Bonjour,
Où habitait Madame de Servient née Mazenod ?
Le site les rues de Lyon nous indique qu'elle habitait au Domaine de la Part-Dieu.
Un article de l'Influx précise qu'au XVIIIème siècle, "le domaine est une ferme prospère : il est constitué de 140 hectares (dont 90 ha de « broteaux ») consacrés aux cultures et à l’élevage."
Un document, Images du quartier de la Part-Dieu des archives du Grand Lyon, p.10, situe la ferme de la Part-Dieu en 1550 et précise que "des vestiges de la ferme de la Part-Dieu présente sur ce plan persistaient au 101 de la rue de la Part-Dieu, vers la rue André Philip, (là où vous la situez) et furent détruits en 1982." Ceci est confirmé par Le dictionnaire historique de Lyon :
Jean de Rousselet (? - 1520), riche marchand de Lyon, échevin, et Guillaume, son frère, sont qualifiés par les documents de l'époque de "seigneurs de la Part-Dieu". C'est sans doute le premier qui fait ériger le domaine ainsi constitué en fief et construire une maison fortifiée sise à l'angle des actuelles rues Boileau et de la Part-Dieu. Figurant sur le plan scénographique de 1550, dessinée par Paul Saint Olive au milieu du 19e siècle, elle subsistera longtemps, mutilée, au n° 103 de la rue Boileau (devenue pour cette partie rue André-Philip), avant d'être sottement jetée à bas en 1982...
Différents plans sont consultables en ligne dont le plan scénographique de Lyon vers 1550, numérisé par les archives municipales de Lyon et sur Gallica, le plan scénographique de la ville de Lyon sous les règnes de François 1er et de Henri II et Lyon au XVIe siècle, d'après le plan de Menestrier sur lequel nous apercevons bien la Part-Dieu.
Sur ce plan des archives départementales du XVIIIème siècle, nous pouvons également localiser ce domaine, en F, effectivement bien éloigné de la ville cadastrée et urbanisée. A ce sujet, Daniel Bideau dans Les lieux disparus de Lyon, p. 63, précise :
Autrefois, le quartier des Brotteaux n'était, comme son nom l'indique, qu'un immense marécage, mais le sud de cette zone était bien différent. A partir de l'axe actuel du Cours Lafayette, ce n'étaient que gros pâturages, vertes prairies, ruisseaux scintillants, arbres à hautes futaies et bétail nonchalant. Tout ce bucolique ensemble avait pour nom : le domaine de La Part-Dieu.
Jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, il appartenait à la famille de Servient.
A la suite de la catastrophe de 1711 sur le pont de la Guillotière, qui avait eu pour origine le carrosse de Mme de Servient obstruant le passage, celle-ci avait, à sa mort, fait don de son domaine à l'Aumône générale de Lyon. Cette institution, avec le sérieux qui la caractérisait, s'appliqua de son mieux à faire valoir cette belle ferme d'une centaine d'hectares.
Qu'on se figure ces vastes bâtiments agricoles, avec au centre une grosse maison de maîtres. Du perron, partait une allée bordée de saules, qui traversait le parc, rempli d'oiseaux et de fleurs. Une charmante rivière, la Rize, parcourait la propriété. De jeunes bergères menaient boire le bétail dans cette eau tranquille. La ferme était renommée pour l'abondance de ses céréales...
C'est donc bien entourée de champs, d'arbres, d'eau et d'animaux que vivait Mme de Servient.
Bonne journée.
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