Est-il vrai que les loups ne s'attaquent pas aux cochons ?
Question d'origine :
Bonjour,
J'ai entendu un éleveur savoyard m'expliquer, sûr de lui, que le loup s'attaquait à bien des animaux, mais jamais aux cochons (c'est pourquoi les siens dormaient dans un enclos faiblement protégé). Il n'a pas su me donner l'origine de cette information. Pourriez-vous la vérifier s'il-vous-plaît ?
Merci !
Réponse du Guichet
Le loup est carnivore et opportuniste, ce qui signifie qu’il se nourrit principalement de viande. Celle-ci provient d’animaux sauvages que le loup chasse seul ou en meute. Ces proies sont de tailles très diverses, allant de la souris au cerf, en passant par le chevreuil, le lièvre, le lapin, la marmotte, le renard, les oiseaux ou même les reptiles et batraciens. Dans certaines parties du globe, le régime des loups comporte également du poisson. Enfin, ils peuvent aussi se nourrir de bétail, ovins surtout, en cas de pénurie de gibier habituel, voire de végétaux.
Bonjour,
Le loup est un prédateur, c’est une histoire ancienne qui a donné lieu à bien des histoires. La rencontre du loup et des 3 petits cochons est devenue célèbre ce qui a donné lieu à des versions diverses, la plus connue étant celle de Disney et bien des interprétations.
Dans la réalité, le loup est un animal carnivore, mais qui, s’il y est obligé en cas de pénurie, peut se contenter de quelques nourritures végétales.
C’est ce que détaille «Ribambelle» :
Le loup est un animal majoritairement carnivore, c’est-à-dire qu’il se nourrit de viande. Il aime particulièrement chasser les gros mammifères. Néanmoins, il peut aussi en manger de plus petits. Le loup gris, qui vit en France, chasse des cerfs, des chevreuils, des chamois, des mouflons, mais aussi des lièvres, des écureuils, ou encore des marmottes. Il peut arriver que la meute s’en prenne à des troupeaux de moutons ou de chèvres. Pour compléter son régime alimentaire, le loup peut également manger des fruits, des baies ou des racines.
Le Parc de Courzieu explique que :
Lorsque le loup chasse en meute, il peut choisir du gibier plus gros, ce qui permet de nourrir tout le groupe durant plusieurs jours. Les loups privilégient alors les animaux affaiblis, vieux ou malades. Ils ont donc un rôle de régulateur des populations, primordial pour l’équilibre des écosystèmes.
Ce que relate très bien Farley Mowat, dans son célèbre ouvrage «Mes amis les loups» publié en 1963 aux USA puis en 1974 en France.
Le site «planète animal» précise que le régime alimentaire carné du loup porte sur les :
- Porc (en meute)
- Chèvre (en meute)
- Cerf (en meute)
- Renne (en meute)
- Cheval (en meute)
- Yak (en meute)
- Bison (en meute)
- Mouton (en meute)
- Chamois (en meute)
- Antilope (en meute)
- Élan (en meute)
- Phoque
- Saumon
Et, lorsqu’il est solitaire, sur les :
- Souris (loup solitaire)
- Serpents (loup solitaire)
- Oiseaux (loup solitaire)
- Mulots (loup solitaire)
Le site «notre nature» explique qu’un jeune loup en recherche de territoire :
Après deux ans – parfois plus – les jeunes loups quittent leur famille et errent à la recherche d'un.e partenaire et d'un territoire pour fonder leur propre meute. À partir de ce moment, ils ne peuvent malheureusement plus compter sur les avantages de la vie de groupe quand ils chassent. Ils sont encore capables d'attraper de jeunes chevreuils, mais les cerfs adultes et les sangliers sont hors de leur portée. Ces voyageurs solitaires doivent alors se satisfaire de plus petites proies telles que des oiseaux, des lièvres, des lapins ou des petits rongeurs comme les rats, les écureuils et les souris. Ils peuvent aussi se nourrir de lézards, de vers ou d'insectes et ne rechignent pas non plus devant les charognes qu'ils trouvent par hasard sur leur route. Si besoin, ils complètent leur menu avec des végétaux.
Pour répondre à l’affirmation de l’éleveur que vous avez rencontré, il serait faux de dire que le loup ne s’attaque pas aux cochons et aux sangliers mais ce n’est pas la source principale de son alimentation qui est plutôt tournée vers les ongulés comme le détaille «l’Office français de la biobiversité» et que confirme une étude de l’INRAE menée depuis une trentaine d'années :
On constate donc qu’aucune déclaration d’attaque d’élevage de cochons n’y est recensée.
Il n’en reste pas moins que la cohabitation entre le loup et les humain.e.s est loin d’être apaisée, générant divers conflits entre protecteur-rice.s de la nature et éleveur-euse.s. Le ministère de l’agriculture au travers du «Plan loup» tente d’apporter une réponse aux deux parties.
Lupinesquement votre,
Pour compléter, vous pouvez consulter les ouvrages suivants proposés par la bibliothèque :
Le loup : une histoire culturelle» de Michel Pastoureau
Si vous souhaitez approfondir : le loup dans le folklore
Le loup, ce mal-aimé qui nous ressemble» de Pierre Jouventin
Si vous souhaitez approfondir : le comportement et la biologie des loups