Serait-il possible d'avoir des informations sur le bâtiment du 17 rue Auguste Comte?
Question d'origine :
Bonjour Madame, Monsieur,
Serait il possible d'avoir des informations relatives au batiment du 17 RUE AUGUSTE COMTE dans le 2eme arrondissement ?
Histoire, habitants notables, dates etc... ?
Ainsi que l'histoire un peu inhérente à la rue ?
J'ignore si ce sont le genre de choses que vous faites mais dans tous les cas je vous remercie par avance de votre aide et du temps consacré.
Excellente journée,
Arnaud
Réponse du Guichet
Nous avons trouvé très peu de renseignements concernant le 17 rue Auguste Comte, par contre la rue Auguste Comte est une rue dont l’historique est largement détaillé dans le tome 1 de l’ouvrage de Louis Maynard : Dictionnaire de Lyonnaiseries.
Bonjour,
La rue Auguste Comte porte primitivement le nom de rue Saint-Jacques en souvenir de Jacques de Laurencin. Sa parente, Claudine de Laurencin, épouse Jean du Peyrat en premières noces puis, devenue veuve, épouse François Sala en secondes noces et réalise en 1560 le projet de lotissement du tènement de Villeneuve-le-Plat sur Bellecour élaboré par Jean du Peyrat. En 1619, le père jésuite François de Canillac fait ériger dans cette rue une église dédie à Saint-Joseph, qui donne alors son nom à la rue.
Début XIXe siècle, la rue est prolongée au sud vers l'actuelle place Carnot au travers de clos religieux, prolongement nommé rue de Puzy, en l'honneur de Bureau de Puzy, préfet du Rhône en 1802 ; puis rue Sarron, en l'honneur d'un intendant de Lyon du XVIIe siècle.
Un arrêté préfectoral du 17 février 1855 donne à ces trois rues, en prolongement les unes des autres, le nom unique de rue Saint-Joseph. Le 10 juin 1902, le Conseil municipal de Lyon lui attribue le nom du philosophe Auguste Comte, nom qu’elle porte actuellement.
Le Dictionnaire de lyonnaiseries précise dans ses notes topographiques, à la page 99, que les n°15 à 21 désignent des immeubles bâtis sur une partie du tènement du Plat, que Claudine de Laurencin céda par parcelles en 1561 à divers propriétaires. Pour plus de renseignements sur l’ensemble de la rue, nous vous proposons de venir consulter ce livre en salle régionale à la bibliothèque de la Part-Dieu.
Pour connaitre les professions des personnes ayant habité cette rue et notamment au n°17, nous avons consulté les années 1917, 1931 et 1965 (dates prises au hasard) de l’Indicateur lyonnais Henry : annuaire commercial, administratif et judiciaire de la ville de Lyon et du département du Rhône. A partir des noms de rues il y est possible d’obtenir des listes d’habitants et de commerçants. Nous voyons qu’il existe pour l’immeuble qui vous intéresse une 2ème montée, indiquant une cour. Nous y voyons comme profession entre autres un notaire, un volailler, un peintre en lettre, employé P.L.M., une couturière, des rentiers, fiacres, docteur en médecine, agent d’assurance, avocat, assistante sociale … On peut lire sur le site Rues de Lyon ceci : De 1920 à 1936, il y a eu une révolution dans les transports lyonnais. Un article du Salut public indique qu’au début de la période, six cent cochers transportaient leurs clients, après l’arrivée de nombreux taxis automobiles, seul Fernand Terenzini exerçait encore en 1936 ayant son logis et son écurie au n°17.
Concernant l’histoire de la rue Auguste Comte, un article paru dans le Progrès daté du 5 septembre 2016 la décrit comme étant un paradis pour les amateurs d’art. On peut lire ceci : Un axe apprécié des Lyonnais et des visiteurs, où l’art se conjugue à l’art de vivre. Connu comme la rue des antiquaires, cet axe qui relie les places Bellecour et Carnot éclôt au milieu du XVIe siècle avec le tracé de sa partie Nord depuis le lotissement Villeneuve-le-Plat. Le début du XIXe voit la poursuite de son tracé, d’abord jusqu’aux travaux de Perrache, et l’urbanisation de l’ensemble. L’après-guerre marquera un tournant fondamental. Vers la moitié du XXe, la rue enregistre l’arrivée des premiers antiquaires. Le développement de cette activité fera sa renommée. Aujourd’hui encore, le secteur constitue un paradis pour les antiquaires et les marchands d’art dont les boutiques, véritables cavernes d’Ali Baba aux devantures en bois, regorgent de milles trésors. D’autres activités se sont invitées à la noce depuis une dizaine d’années, entre concept store, décoration, habillement et autres galeries modernes. Souvent haut de gamme. La magie opère. L’ancien côtoie le moderne avec goût et charme. L’art et l’art de vivre sont omniprésents. À quelques pas de Bellecour, l’ambiance est reposante, calme. Il est agréable de déambuler au cœur de cette voie rectiligne, bordée de beaux immeubles, à la découverte de ses boutiques et de ses bijoux parfois cachés. Ici et là se dressent ainsi une façade magnifiquement décorée ou une belle porte en bois. Quatre traboules serpentent depuis la rue. Parmi elles, une jolie cour intérieure ornée d’une fontaine permet de passer du 35, rue Auguste Comte à la rue des remparts d’Ainay. Pendant la guerre, le résistant Henri Frenay avait d’ailleurs installé ses appartements clandestins à proximité, au 25. Et toujours, les devantures en bois colorées, si typiques du secteur rythment l’atmosphère, conférant à l’ensemble un cachet inimitable. Chic et un peu hors du temps.
Sur la base Photographes en Rhône Alpes, vous pouvez voir plusieurs photos de l’immeuble qui vous intéresse : 1 ; 2 ; 3 ; 4 et 5.
Autres documents et sites consultés :
- Le bulletin / Sauvegarde et embellissement de Lyon,
- Rue Auguste Comte (Lyon) sur Wikipédia,
- Lyon Presqu'île d'hier à aujourd'hui / Sophie Hochart,
- Lyon : connaître son arrondissement : Le 2e : de Perrache à Bellecour, des Jacobins à Saint-Nizier / Jean Pelletier,
- Où était situé le 70 rue saint Joseph à Lyon, en 1869 ? Précédente question du Guichet du Savoir (avril 2012),
- Rue Auguste Comte Lyon-la-passion.