Que savons-nous du bombardement de Vaise en 1844 ?
Question d'origine :
Que savons-nous du bombardement de Vaise en 1844 ? photos ? témoignages ? documentation ?
Merci et bon courage
Elisabeth
Réponse du Guichet
La Bibliothèque municipale de Lyon conserve, dans son fonds régional notamment, plusieurs documents relatifs au bombardement de Vaise en 1944. Mentionnons les photographies de Jules Sylvestre, un témoignage du fonds Mémoire vivante. Dires et savoirs populaires et de nombreuses références bibliographiques. Vous trouverez également d'autres ressources auprès du Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation (CHRD) de Lyon.
Bonjour,
La bibliothèque municipale de Lyon possède de nombreux documents évoquant le bombardement de Vaise en 1944.
Nous pouvons tout d'abord vous signaler 4 photographies du fonds Jules Sylvestre versées sur le portail Photographes en Rhône-Alpes. Ces photographies témoignent des dégâts collatéraux sur les maisons, immeubles et les bâtiments civils du quartier.
Pour ce qui est des témoignages, la bibliothèque municipale conserve peu ce type de support. Nous pouvons tout de même vous indiquer ce court témoignage présent dans nos archives sonores. En 1977, M. Viola, menuisier à la Croix-Rousse est interrogé par des chercheurs du CNRS; il fait alors le récit du bombardement de Vaise. L'extrait est disponible sur la Base interrégionale du Patrimoine Oral ou accessible en salle de la Documentation régionale sur notre toute nouvelle borne d'écoute d'archives sonores.
Vous trouverez sans doute d'autres témoignages auprès du Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation (CHRD) de Lyon, rue Berthelot, qui occupe aujourd’hui le site de l’ancienne École du Service de santé militaire alors occupée par la Gestapo, détruite justement par le bombardement de mai 1944. Le CHRD avait consacré une exposition aux bombardements de Lyon en 2004. Une précédente réponse du Guichet du savoir faisait état de cette exposition.
Enfin, voici quelques pistes bibliographiques :
Dans l’ouvrage de Marcel Ruby, La Résistance à Lyon, tome 2, un chapitre est intitulé : Le prix de la Victoire : Les destructions alliées. On peut y lire à propos de la journée du 6 août :
"Ce sont les bombardements alliés qui ont causé le plus de dommages au département et à Lyon.
Le 26 mai 1944, le bombardement allié le plus dramatique atteint les quartiers de Vaise et de Jean Macé. Sont touchés des établissements industriels, des voies ferrées, des gares, des maisons d’habitation".
Dans Lyon de guerre, Georges Gilonne aborde, de façon très détaillée, les bombardements de Lyon du 26 mai 1944 (p.27-34):
"Le centre de renseignements signalait ce 26 mai que 7 à 800 appareils venant d’Italie et volant à 5-6000 mètres d’altitude passaient la frontière entre Digne et Alberville à partir de 9h31 en direction Nord-Ouest. Cette formation se divisait en 3 groupes : le 1er groupe se dirigeait sur Grenoble et Chambéry ; le 2e groupe se dirigeait sur Saint-Etienne ; le 3e groupe, comprenant environ 400 appareils, arrivait sur Lyon où il évolua pendant 20 à 30 minutes avant d’opérer.
Le bombardement qui devait commencer à 10h43 se continua par vagues successives de 25 à 30 appareils jusqu’à 11h05 environ.
Le bombardement terminé, tous les appareils prenaient la direction du Sud à partir de 11h18.
L’alerte donnée à 9h48 se prolongea jusqu’à 11h18, heure à laquelle retentit le signal de fin d’alerte.
Un déluge de fer et de feu – Les services compétents estiment à 1500 environ le nombre de bombes incendiaires et explosives […] qui furent lancées sur Lyon ce jour-là.
Ce bombardement comportait 2 secteurs distincts :
1° Un certain nombre d’appareils commençait d’opérer au Sud de Lyon : Vénissieux, Moulin-à-Vent, et continuait en direction du Sud-Ouest, pour s’arrêter à Perrache.
2° Les autres appareils opéraient à l’Ouest de Lyon : Vaise et communes limitrophes.
La superficie du terrain bombardé dans le 1er secteur qui comprenait une partie de Vénissieux Nord-Ouest, les 2e et 7e arrondissements, était de l’ordre de 7 km2. Celle du 2e secteur comprenant le 5e arrondissement et le versant Ouest du 4e, représentait 2 km2.
[…]
Principaux points atteints. Gares
1er SECTEUR: Montagny. Triage. Lyon-Guillotière. Voies endommagées. Poste de lavage détruit, pont reliant Lyon-Guillotière à Perrache. La gare de Perrache n’était pas touchée, les bombes étant tombées sur les quartiers voisins.
2e SECTEUR: Gare de Vaise sérieusement endommagée, bâtiments, voies, dépôt de machines. Train S.I.P.E.G. qui se trouvait sur une voie de garage complètement détruit."
Enfin, le Dictionnaire historique de Lyon revient sur les jours qui suivirent le bombardement, et sur ses conséquences dramatiques. Y est évoquée notamment la réaction des deux principaux titres de presse quotidienne qui paraissaient encore à cette époque troublée…
Une fois la violence du bombardement terminée, vient le temps des sauveteurs et des pompiers. La première chose qu’ils font est de repérer les bombes qui n’ont pas explosé et qui peuvent être des bombes à retardement. Un fanion jaune est posé sur chacune d’entre elles. Si la gare de Vaise est entièrement détruite et, avec elle, la ligne de chemin de fer de Paris coupée en dix endroits, les gares de la Guillotière, de Perrache ou de Vénissieux ne le sont que partiellement. En revanche, les quartiers environnant les gares, mais aussi les canalisations et les infrastructures sanitaires sont très durement éprouvés. Les Câbles de Lyon, les ateliers de la Mouche et de "Gerland, l’usine à gaz de la Mouche qui prive ainsi Lyon de gaz pendant quelques jours, les établissements Olida à Gerland, Milliat frères, Progil et Rhodiacéta à Vaise font partie des usines victimes du bombardement. Certains îlots d’habitation sont détruits à cent pour cent : le Grand Trou, l’avenue Berthelot sur plus de trois kilomètres, la place Jean-Macé, le quai Perrache et une grande partie du quartier de Vaise.
Parmi les immeubles atteints, quelques-uns méritent un éclairage particulier. Situés le long de l’avenue Berthelot, des bâtiments de l’École du Service de santé militaire, siège de la Gestapo, sont atteints et, en partie, incendiés. Il en va de même de l’École de chimie et de l’Institut Pasteur, distants de plus de cinq cents mètres de la gare de triage de la Guillotière. Plusieurs églises ont reçu des bombes, en particulier celles de l’Annonciade à Vaise et de Saint-Michel, avenue Berthelot, qui sont entièrement détruites. La mairie du 7e arrondissement, dont l’horloge s’est arrêtée à dix heures cinquante, témoignant ainsi du moment de l’attaque aérienne, a également souffert. Les autorités font le constat suivant sur les destructions et les victimes : dans le secteur Sud, cent quatre-vingt-treize immeubles et quatre usines détruits totalement, cent six immeubles et seize usines touchés à plus de cinquante pour cent, quarante-huit immeubles et trente-trois usines endommagés à moins de cinquante pour cent et six péniches sur la "Saône coulées ; dans le secteur Nord : quatre-vingt-huit immeubles et dix usines détruits à cent pour cent, cent soixante-cinq immeubles et deux usines touchés à plus de cinquante pour cent et trois cent cinquante-six immeubles et sept usines endommagés à moins de cinquante pour cent.
Nous vous signalons également l’article "Le bombardement de Lyon du 26 mai 1944 et sa récupération politique" de Bruno Benoit paru dans le Bulletin municipal du 26 mai 2014. Et cet article du Groupe d'histoire & d'archéologie d’Écully, "Bombardement de Vaise" paru en 2004.
Espérant avoir répondu à vos questions, nous vous souhaitons une agréable journée.
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