ligne 6 et 2 metro mur des fermiers généraux
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 07/03/2014 à 14h56
266 vues
Question d'origine :
Bonjour,
Je voulais savoir pourquoi la ligne 2 et 6 du métro parisien suit presque exactement l'ancien mur d'enceinte des fermiers généraux ?
Merci
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 08/03/2014 à 14h43
Bonjour,
Si nous n’avons pas trouvé de réponse explicite à votre question, on peut cependant trouver plusieurs éléments d’explication à ce choix de tracé.
Tout d’abord, rappelons que, à l’origine, le métro parisien est uniquement destiné à un usage local, intra muros :
Le premier projet du métro parisien est établi en 1855 ; d’autres s’ensuivent, nombreux, mais plus ou moins réalisables. Par contre, le projet de 1855 est à l’origine d’une impressionnante série de discussions au cours desquelles les compagnies de chemin de fer et la ville de Paris affrontent leurs conceptions. Le métro parisien doit-il être un réseau d’intérêt général à grand gabarit, comme le conçoivent les compagnies de chemin de fer, ou un réseau d’intérêt local uniquement destiné aux besoins de la capitale ? L’imminence de l’Exposition universelle prévue en 1900 oblige à trancher. En 1894, une commission municipale du Métropolitain est mise en place.Le 22 novembre 1895, le ministre des Travaux Publics admet le caractère local du réseau .
Source : Le métro de Paris, un siècle de matériel roulant, Gaston Jacobs
Or, dès le début du projet aussi, il est décidé que le métro parisien comportera une ligne circulaire et deux lignes transversales selon un axe nord-sud et est-ouest. Ce schéma doit cependant être modifié à cause de contraintes techniques :
Une commission de la Ville de Paris est aussitôt constituée pour fixer les modalités d’un projet dont on connaît les grands principes : gabarit et voie étroite, traction électrique, réseau strictement parisien. Le rapporteur de la commission, le conseiller municipal socialiste André Berthelot, en souligne la philosophie : « suppléer à l’insuffisance des transports dans Paris et mettre en valeur les quartiers éloignés et les moins peuplés de la capitale ». Début 1896, Edmond Huet, directeur des Travaux de la Ville de Paris, et Fulgence Bienvenüe, alors ingénieur en chef chargé de l’approvisionnement en eau de la ville,présentent un avant-projet comportant trois lignes : une circulaire intérieure, une transversale est-ouest, entre Ménilmontant et Porte Maillot, et une transversale nord-sud, entre Porte de Clignancourt et Porte d’Orléans . En avril, le tracé est adopté, augmenté toutefois de deux lignes, l’une entre Nation et Place d’Italie et l’autre entre les bois de Vincennes et de Boulogne.
[…]
Dès 1898, les terrassiers prennent possession des rues de Paris avec une date en point de mire : le 14 avril 1900, jour de l’inauguration de l’Exposition universelle. La tache, immense, est confiée à Fulgence Bienvenüe, co-concepteur du projet qui, en avril, devient officiellement chef du service technique du métropolitain. La priorité est la réalisation de la ligne 1, dont le tracé a quelque peu évolué suite à des études complémentaires.Pour des raisons d’exploitation, celles-ci ont en effet démontré la complexité d’avoir des tronçons communs à plusieurs lignes, qui sont donc bannis. Le terminus de la ligne 1 devient la Porte Maillot. La ligne 2 récupère pour sa part le tronçon Etoile – Porte Dauphine, tandis que sa partie Sud se limite désormais à une boucle autour d’Etoile (abandon du principe d’une ligne circulaire) . Enfin, la ligne 3 n’empruntera pas le tronçon Etoile – Villiers, qui devient par conséquent son terminus.
Source : Métro, RER, une histoire, un avenir : tous les jours au service des Franciliens, RATP.
Dans Sociologie de Paris, de Monique PINÇON-CHARLOT et Michel PINÇON, on trouve un schéma des enceintes fortifiées successives (dont le mur des fermiers généraux) et de ce plan du réseau métropolitain (pages 11 à 14), mettant bien en évidence le lien entre ces structures :
Le dessin des enceintes successives est aussi en partie celui du réseau métropolitain. Les lignes 2 et 6 joignent la place de l’Etoile (Charles-de-Gaulle) à celle de la Nation par le nord ou par le sud en suivant les boulevards extérieurs, sur le tracé de l’enceinte des fermiers généraux.Le fouillis apparent des lignes de métro, dû aux ajouts successifs de nouvelles lignes et au prolongement de celles existantes, recouvre donc un ordonnancement plus régulier qu’il n’y paraît . Deux autres lignes complètent l’ossature du réseau : la ligne 4, Porte de Clignancourt-Porte d’Orléans, qui traverse la capitale selon un axe nord-sud, et la ligne 1, Château de Vincennes/La Défense, qui assure un parcours est-ouest.
Rappelons donc que le Mur des Fermiers généraux, détruit en 1860, a marqué les limites de Paris jusqu’à cette date, avant que les fortifications de Thiers, anneau de banlieues construit entre 1841 et 1844, soit annexé.
Si l’on considère les contraintes techniques et temporelles auxquelles ont dû faire face les constructeurs des premières lignes du métro parisien, et l’importance des travaux engagés, il paraît logique de suivre le tracé préexistant (et certainement encore dégagé à l’époque, étant donné le délai relativement peu éloigné entre la destruction du mur et la conception du réseau primitif du métro) de l’ancienne enceinte, d’autant plus que les lignes 2 et 6 desservent plusieurs stations aériennes en viaduc, ce qui nécessite une voie dégagée en surface.
Pour aller plus loin au sujet de ces lignes de métro parisien, vous pouvez consulter leurs fiches Wikipedia :
Ligne 2
Ligne 6
Ainsi que le site du Musée des transports, et enfin l’ouvrage de Renaud Gagneux, Denis Prouvost et Emmanuel Gaffard : Sur les traces des enceintes de Paris: promenades au long des murs disparus
Si nous n’avons pas trouvé de réponse explicite à votre question, on peut cependant trouver plusieurs éléments d’explication à ce choix de tracé.
Tout d’abord, rappelons que, à l’origine, le métro parisien est uniquement destiné à un usage local, intra muros :
Le premier projet du métro parisien est établi en 1855 ; d’autres s’ensuivent, nombreux, mais plus ou moins réalisables. Par contre, le projet de 1855 est à l’origine d’une impressionnante série de discussions au cours desquelles les compagnies de chemin de fer et la ville de Paris affrontent leurs conceptions. Le métro parisien doit-il être un réseau d’intérêt général à grand gabarit, comme le conçoivent les compagnies de chemin de fer, ou un réseau d’intérêt local uniquement destiné aux besoins de la capitale ? L’imminence de l’Exposition universelle prévue en 1900 oblige à trancher. En 1894, une commission municipale du Métropolitain est mise en place.
Source : Le métro de Paris, un siècle de matériel roulant, Gaston Jacobs
Or, dès le début du projet aussi, il est décidé que le métro parisien comportera une ligne circulaire et deux lignes transversales selon un axe nord-sud et est-ouest. Ce schéma doit cependant être modifié à cause de contraintes techniques :
Une commission de la Ville de Paris est aussitôt constituée pour fixer les modalités d’un projet dont on connaît les grands principes : gabarit et voie étroite, traction électrique, réseau strictement parisien. Le rapporteur de la commission, le conseiller municipal socialiste André Berthelot, en souligne la philosophie : « suppléer à l’insuffisance des transports dans Paris et mettre en valeur les quartiers éloignés et les moins peuplés de la capitale ». Début 1896, Edmond Huet, directeur des Travaux de la Ville de Paris, et Fulgence Bienvenüe, alors ingénieur en chef chargé de l’approvisionnement en eau de la ville,
[…]
Dès 1898, les terrassiers prennent possession des rues de Paris avec une date en point de mire : le 14 avril 1900, jour de l’inauguration de l’Exposition universelle. La tache, immense, est confiée à Fulgence Bienvenüe, co-concepteur du projet qui, en avril, devient officiellement chef du service technique du métropolitain. La priorité est la réalisation de la ligne 1, dont le tracé a quelque peu évolué suite à des études complémentaires.
Source : Métro, RER, une histoire, un avenir : tous les jours au service des Franciliens, RATP.
Dans Sociologie de Paris, de Monique PINÇON-CHARLOT et Michel PINÇON, on trouve un schéma des enceintes fortifiées successives (dont le mur des fermiers généraux) et de ce plan du réseau métropolitain (pages 11 à 14), mettant bien en évidence le lien entre ces structures :
Le dessin des enceintes successives est aussi en partie celui du réseau métropolitain. Les lignes 2 et 6 joignent la place de l’Etoile (Charles-de-Gaulle) à celle de la Nation par le nord ou par le sud en suivant les boulevards extérieurs, sur le tracé de l’enceinte des fermiers généraux.
Rappelons donc que le Mur des Fermiers généraux, détruit en 1860, a marqué les limites de Paris jusqu’à cette date, avant que les fortifications de Thiers, anneau de banlieues construit entre 1841 et 1844, soit annexé.
Si l’on considère les contraintes techniques et temporelles auxquelles ont dû faire face les constructeurs des premières lignes du métro parisien, et l’importance des travaux engagés, il paraît logique de suivre le tracé préexistant (et certainement encore dégagé à l’époque, étant donné le délai relativement peu éloigné entre la destruction du mur et la conception du réseau primitif du métro) de l’ancienne enceinte, d’autant plus que les lignes 2 et 6 desservent plusieurs stations aériennes en viaduc, ce qui nécessite une voie dégagée en surface.
Pour aller plus loin au sujet de ces lignes de métro parisien, vous pouvez consulter leurs fiches Wikipedia :
Ligne 2
Ligne 6
Ainsi que le site du Musée des transports, et enfin l’ouvrage de Renaud Gagneux, Denis Prouvost et Emmanuel Gaffard : Sur les traces des enceintes de Paris: promenades au long des murs disparus
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter