Question d'origine :
Bonjour,
Comment expliquer la présence de l'amphithéâtre sur la mosaïque alors qu'aucun vestige, de théâtre ou d'Odéon, n'avait jamais été découvert à cette époque ?
Par avance merci
Cordialement
Réponse attendue le 02/01/2020 - 19:11
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 31/12/2019 à 14h21
Bien que formellement localisé par des fouilles archéologiques au 20e siècle, l’amphithéâtre des 3 Gaules est mentionné dans des textes antiques, son existence est donc connue bien avant la réalisation des mosaïques de la basilique de Fourvière : voir Lyon dans les textes grecs et latins. La géographie et l'histoire de Lugdunum, de la fondation de la colonie (43 avant J.-C.) à l'occupation burgonde (460 après J.-C.), 1993. Gabriel Simeoni (ou Symeoni), antiquaire italien du 16e siècle, suppose déjà sa présence dans les pentes de la Croix-Rousse. Les érudits lyonnais du 19e siècle se sont passionnés pour les vestiges antiques de Lugdunum. Des fouilles archéologiques sont engagées sur le site de l’amphithéâtre en 1818 par François Artaud, mais les vestiges retrouvés sont interprétés comme ceux d’une naumachie. L’amphithéâtre des 3 Gaules fait l’objet d’une longue querelle scientifique à la fin du XIXe siècle, portant sur son emplacement. Le site de Fourvière est en effet considéré par plusieurs auteurs comme le lieu probable d'érection de l'amphithéâtre. Les fouilles menées à partir de 1933 à Fourvière et celles reprises en 1956 par Marius Audin sur le site du jardin des plantes ont permis de lever l’ambiguïté.
Pour un historique bref, lire : Le sanctuaire & l'amphithéâtre des trois Gaules à Lyon, Service archéologique de la Ville de Lyon, 2015
Pour un point sur les sources écrites et iconographiques préliminaires aux fouilles de 1962, lire L'amphithéâtre des trois-Gaules à Lyon : rapport préliminaire aux fouilles : 1ère partie, Jules Guey, Amable Audin, in : Gallia, tome 20, fascicule 1, 1962. pp. 117-145.
L'intérêt des historiens du 19e siècle pour la période antique et la dimension symbolique de l'amphithéâtre (notamment pour l’église chrétienne, comme lieu supposé de supplice des martyrs chrétiens) expliquent pourquoi il a fait l’objet de représentations iconographiques bien avant la confirmation de sa découverte physique. Vous en trouverez un exemple dans l’article paru sur Numelyo : L’amphithéâtre des Trois Gaules de Lyon, 2000 ans d’histoire(s), qui reproduit une gravure publiée dans Recherche des Antiquités et Curiosités de la Ville de Lyon Ancienne colonie des Romains et capitale de la Gaule celtique, Par Jacob Spon, 1673.
Sa représentation dans une mosaïque consacrée à Saint-Pothin parait donc assez logique. Si l’auteur des mosaïques, Charles Lameire (Voir ses esquisses pour les mosaïques de Fourvière conservées au Musée d’Orsay), s’est certainement inspiré des représentations réalisées par ses contemporains pour figurer ce monument essentiel de l’histoire chrétienne lyonnaise, le but premier d’une œuvre d’art religieux est avant tout une représentation symbolique plus qu’une recherche de véracité archéologique.
Pour aller plus loin, voir l'amphithéâtre des trois Gaules au catalogue de la bibliothèque municipale de Lyon
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