Question d'origine :
Bonjour Je souhaiterais savoir si les chevaliers au XII ie s étaient qualifiés de "MILITES ou MILES ? est-ce qu'il y a une différence entre les deux ? est-ce le même sens que cHEVALIER? ou légèrement différent? je souhaiterais aussi savoir exactement ce qu'est un MANSE? Et un PRIEURE? quelle est la différence avec une abbaye? merci beaucoup
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 13/11/2020 à 19h42
Bonjour,
Milites, Miles et chevalier
Milites, est le pluriel du mot latin miles, qui désignait le soldat de l’armée romaine, et au Moyen Age, le chevalier combattant.
Voici la définition du Petit dictionnaire médiéval en ligne : "Miles est un terme latin qui désigne le soldat, l'homme d'armes. Au Moyen Age classique, miles sera souvent, mis pour chevalier. Les milites constituent une classe, une aristocratie militaire qui forme l'ossature du système féodal. Le métier des armes et le pouvoir de gouverner s'appelle de ce fait militia."
L’histoire de l’utilisation des différents termes désignant ce que les historiens et notre société contemporaine nomment les chevaliers (comme cette noblesse combattante) est bien complexe. Il suffit de lire l’article Note sur le « titre chevaleresque », en France au XIe siècle de Dominique Barthélémy pour s’en convaincre. Cependant la conclusion de cet article nous apprend que le terme chevalier aurait été utilisé surtout à partir du XIIIe siècle, dans la continuité du mot « miles » : « Lorsque, au milieu du XIIIe siècle, avec les séries de textes en français, on passe du miles au chevalier, il ne s'agit pas d'une simple retraduction. La « cavalerie » a acquis par son apparent détour dans le latin des actes, une sorte de consécration. Avec le mot miles s'était élaborée depuis 980 surtout, parmi les ambiguïtés du formulaire et même parfois dans le récit, la légitimité patente de ce qu'est pour nous, historiens, la chevalerie. »
Nous vous conseillons vivement la lecture de cet article Le combattant médiéval : problèmes de vocabulaire - de Suger à Guillaume Le Breton d'Elisabeth Carpentier, qui détaille les différents termes utilisés et leur fréquence. Il en ressort que le mot le plus utilisé est « miles » ou son pluriel « milites », même au XIIe siècle.
« Le véritable combattant est le miles. Le vocabulaire des guerriers reste le vocabulaire des chevaliers, même si la diversification de la terminologie dans la seconde moitié du XIIe siècle témoigne de l'importance prise par d'autres types de combattants. »
Ainsi, au-delà de la diversité des appellations, on voit que le XIIe siècle est un moment de transition entre les « milites » dans leur acceptation essentiellement guerrière et les « chevaliers » qui deviennent une partie constituant de la noblesse :
« Au XIe siècle, ce sont les milites, « vassaux ou serviteurs armés des sires, qui exercent le pouvoir de coercition, font régner l’ordre (ou le désordre), échappent aux exactions seigneuriales qu’ils imposent par la force aux paysans… Ils forment la militia, terme ambivalent héritant à la fois des nuances du service public et de la force armée. Tous les milites sont bien des guerriers… De plus en plus cependant, les mitites sont des chevaliers, guerrier d’élite par excellence. »
"A la fin du XIIe siècle, le statut du chevalier se modifie, favorisant la « fusion progressive de la chevalerie dans la noblesse. »: « la fonction militaire de la chevalerie ne s’atténue pas encore. Elle demeure, avec peu d’évolution technique, la reine des batailles. Mais le mot chevalerie se colore de nuances supplémentaires, sociales, honorifiques et idéologiques de plus en plus nettes." tiré d’une réponse apportée à une précédent question sur le Chevalier officier
Voir aussi cette autre question : Chevalier
Vous trouverez en pièce jointe l'article Chevalerie de l'Encyclopeadia Universalis.
Manse
Le Petit dictionnaire médiéval en ligne nous dit que le manant est « l’exploitant d'un manse, autrement dit une exploitation familiale avec sa maison, ses dépendances ses droits d'usage et ses champs. Ce nom deviendra péjoratif dans la bouche des gens des villes et des nobles.»
Vous trouverez une bonne définition sur Wikipédia : Manse (tenure)
Voir aussi celle du Trésor de la langue française
Prieuré/Abbaye
Le prieuré est une «Petite communauté de religieux ou de religieuses dépendant d'une abbaye et gouvernée par un(e) prieur(e)» source : CNTRL
Nous avons déjà répondu à plusieurs questions à ce sujet, nous vous laissons en prendre connaissance :
Rivalités entre abbayes ?
Prieuré
Vocabulaire
Sens d’un mot
Bonne lecture
Milites, est le pluriel du mot latin miles, qui désignait le soldat de l’armée romaine, et au Moyen Age, le chevalier combattant.
Voici la définition du Petit dictionnaire médiéval en ligne : "Miles est un terme latin qui désigne le soldat, l'homme d'armes. Au Moyen Age classique, miles sera souvent, mis pour chevalier. Les milites constituent une classe, une aristocratie militaire qui forme l'ossature du système féodal. Le métier des armes et le pouvoir de gouverner s'appelle de ce fait militia."
L’histoire de l’utilisation des différents termes désignant ce que les historiens et notre société contemporaine nomment les chevaliers (comme cette noblesse combattante) est bien complexe. Il suffit de lire l’article Note sur le « titre chevaleresque », en France au XIe siècle de Dominique Barthélémy pour s’en convaincre. Cependant la conclusion de cet article nous apprend que le terme chevalier aurait été utilisé surtout à partir du XIIIe siècle, dans la continuité du mot « miles » : « Lorsque, au milieu du XIIIe siècle, avec les séries de textes en français, on passe du miles au chevalier, il ne s'agit pas d'une simple retraduction. La « cavalerie » a acquis par son apparent détour dans le latin des actes, une sorte de consécration. Avec le mot miles s'était élaborée depuis 980 surtout, parmi les ambiguïtés du formulaire et même parfois dans le récit, la légitimité patente de ce qu'est pour nous, historiens, la chevalerie. »
Nous vous conseillons vivement la lecture de cet article Le combattant médiéval : problèmes de vocabulaire - de Suger à Guillaume Le Breton d'Elisabeth Carpentier, qui détaille les différents termes utilisés et leur fréquence. Il en ressort que le mot le plus utilisé est « miles » ou son pluriel « milites », même au XIIe siècle.
« Le véritable combattant est le miles. Le vocabulaire des guerriers reste le vocabulaire des chevaliers, même si la diversification de la terminologie dans la seconde moitié du XIIe siècle témoigne de l'importance prise par d'autres types de combattants. »
Ainsi, au-delà de la diversité des appellations, on voit que le XIIe siècle est un moment de transition entre les « milites » dans leur acceptation essentiellement guerrière et les « chevaliers » qui deviennent une partie constituant de la noblesse :
« Au XIe siècle, ce sont les milites, « vassaux ou serviteurs armés des sires, qui exercent le pouvoir de coercition, font régner l’ordre (ou le désordre), échappent aux exactions seigneuriales qu’ils imposent par la force aux paysans… Ils forment la militia, terme ambivalent héritant à la fois des nuances du service public et de la force armée. Tous les milites sont bien des guerriers… De plus en plus cependant, les mitites sont des chevaliers, guerrier d’élite par excellence. »
"A la fin du XIIe siècle, le statut du chevalier se modifie, favorisant la « fusion progressive de la chevalerie dans la noblesse. »: « la fonction militaire de la chevalerie ne s’atténue pas encore. Elle demeure, avec peu d’évolution technique, la reine des batailles. Mais le mot chevalerie se colore de nuances supplémentaires, sociales, honorifiques et idéologiques de plus en plus nettes." tiré d’une réponse apportée à une précédent question sur le Chevalier officier
Voir aussi cette autre question : Chevalier
Vous trouverez en pièce jointe l'
Le Petit dictionnaire médiéval en ligne nous dit que le manant est « l’exploitant d'un manse, autrement dit une exploitation familiale avec sa maison, ses dépendances ses droits d'usage et ses champs. Ce nom deviendra péjoratif dans la bouche des gens des villes et des nobles.»
Vous trouverez une bonne définition sur Wikipédia : Manse (tenure)
Voir aussi celle du Trésor de la langue française
Le prieuré est une «Petite communauté de religieux ou de religieuses dépendant d'une abbaye et gouvernée par un(e) prieur(e)» source : CNTRL
Nous avons déjà répondu à plusieurs questions à ce sujet, nous vous laissons en prendre connaissance :
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Sens d’un mot
Bonne lecture
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